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que M. Denecourt a eus à rencontrer sans cesse sur son chemin et qu’en fin de compte sa patience et son grand cœur ont fait disparaître. L’ingénieux auteur de Thadeus le Ressuscité a indiqué aussi les sacrifices héroïques du vieillard ; il a dit quelles trouées merveilleuses il a faites, durant un quart de siècle, dans cette immense forêt de Fontainebleau, inaccessible et vierge sur plus d’un point. Cependant, comme le temps et l’espace le pressaient, il n’a pu insister sur les détails ; c’est ce que je vais faire avec le plus de concision possible, car une des originalités de M. Denecourt, c’est de s’obstiner à ôtre modeste. Il ne veut pas qu’on le loue de ce qui mérite d’être applaudi, bien différent en cela de tous les contemporains. La modestie, encore un solécisme social que l’on ne pardonne plus !

« Ce vieux foui » on l’honore de l’ellipse qu’on a jetée à la tète de tant d’hommes d’élite depuis que le monde est monde. Il est bien insensé, en effet, il est atteint d’une démence ineurable, celui qui, au lieu de songer à gonfler sa bourse, a toujours voulu puiser en elle pour enrichir, embellir, assainir la grande forêt et la rendre visitahle pour le pied même des enfants et des vierges effarouchées. En vingt-cinq ans il a découvert plus de mille sites pittoresques ignores avant lui ; il a éclairé le paysage dans le développement d’une quarantaine de lieues (vieux style), à travers les bois et les rochers. Sous son bâton intelligent comme sous la baguette du frère de Moïse, les prodiges se sont multipliés ;