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Au loin, îles peupliers que balancent les vents
S’entr’ouvrent ; des maisons blanches, des blés mouvants,
La Seine serpentant dans l’herbe, des villages,
Sillonnent de clartés le rideau de feuillages.

Aux pentes des ravins, des rochers suspendus
Semblent rouler encor, culbutés, éperdus…
On voit, dans le passé, comme à travers un prisme.
Un inonde s’écrouler ; l’écho du cataclysme
Vibre à travers les temps. — On rêve, on se souvient
D’un combat de Titans, d’un chaos diluvien !…

Entre deux monts massifs et tout noirs de feuillages
Des tourbillons de jour baignent des paysages.
A travers un brouillard d’or, au fond d’un ciel pur,
Fument, à l’horizon, des collines d’azur.
Par delà ces hauteurs limitrophes, l’air passe :
Où l’œil ne peut plus voir, il devine l’espace !…

Sur le ciel du couchant des feuillages foncés
Précipitent leurs flots moutonnants, entassés…

Ici, se dresse un bois de hêtres et de chênes,
Semés par la nature, au hasard, à mains pleines.