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brillait plus vif, la végétation redoublait d’activité et de fraîcheur, des bourgeons gonflés de séve éclataient sur les branches mortes, l’herbe poussait haute et drue, la source babillait sous le manteau vert du cresson, les oiseaux improvisaient de superbes chansons, et l’antique forêt reverdie et rajeunie tressaillait d’aise jusque dans ses plus intimes profondeurs.

THÉOPHILE GAUTIER.


LES ADIEUX DE FONTAINEBLEAU

L’empereur fit appeler Caulaincourt. Il fit quelques munificences à sa garde et aux officiers de sa maison qui lui étaient restés fidèles jusque-là. « Dans quel « ques jours, leur dit-il, je serai enfin établi à l’île « d’Elbe. J’ai hâte d’y respirer plus d’air… J’étouffe « ici !… J’avais rêvé de grandes choses pour la France… « Le temps m’a manqué, les hommes aussi. La nation « française ne sait pas supporter les revers. Une seule