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Dans Pauline, c’est un bandit de grand chemin, un détrousseur de diligences et de chaises de poste qui ose apposer son titre de comte de Beuzeval au bas de l’acte de mariage, qui l’unit à Pauline de Meulen, sans renoncer à son infâme métier. Il est vrai qu’il ne l’exerce pas sans cesse ; il sait vivre souvent, à Paris, au milieu du plus grand monde, et a de telles façons de gentilhomme dans toute sa conduite, que personne n’irait soupçonner là-dessous le brigand.

La femme qu’épouse un pareil homme doit être bien heureuse, n’est-ce pas ? surtout lorsqu’un hasard, une impatience de femme amoureuse ou jalouse lui auront fait voir son noble époux sous son véritable jour ?

Tout le drame est là.

Eh bien ! je le répète, cette littérature n’a rien qui me déplaise, et à de certaines heures ses étrangetés séduisent mon imagination. A Fontainebleau, j’aurais souvent de ces heures. Alors peu m’importe quels sont les artistes qui interprètent une œuvre théâtrale. Je vais la voir pour l’œuvre elle-même.

Le jour dont je parle, quoique sous le coup d’une impression de cette nature, je fus agréablement surpris quand je vis arriver sur la scène des artistes que j’avais a pplaudis à Paris, surtout quand je reconnus dans Pauline la charmante madame Person, qui avait créé le rôle au Théâtre-Historique. J’étais donc tombé en pleine représentation extraordinaire. Madame Person est une de ces artistes d’élite qu’on ne se lasserait jamais