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rendre digne de lui, il envoya des hommes de lettres par toute la France et dans les pays étrangers pour rechercher les meilleurs livres ; et, voulant qu’elle fût utile à toutes sortes de personnes, il l’enrichit de quantité de traductions qui furent faites par son ordre. » Et le père Jacob, de Châlons, dans son Traité des bibliothèques fameuses : « Je trouve que le roy Charles V a esté le premier qui a donné le fondement à la trèsmagnifique bibliothèque royale qu’il érigea à Fontainebleau ; car il fit rec.ercher avec un grand soin les meilleurs livres qui se pouvoient trouver de son temps pour l’enrichir. » On compte parmi les ouvrages qui en faisaient partie : la Cité de Dieu, de saint Augustin, traduite par Raoul de Presles ; la Bible, la Politique d’Aristote, les Dialogues de Pétrarque, traduits par Nicolas Bresmes, grand maître du collège de Navarre, etc., etc.

Charles VI fit transporter au Louvre la bibliothèque de Fontainebleau, et la réunit à celle que Charles V avait aussi fondée dans la tour dite de la Librairie Elle y fut livrée à l’incurie et à la malveillance, et déjà la

i Charles V est, à vrai dire, le premier roi de France qui ait témoigné pour les lettres une sollicitude constante et qui ait entrepris d’organiser Vinstruction publique. L’amour qu’il avait pour l’étude s’étendait jusqu’aux savants, à qui il ne cessa de prouver son estime. « Les clercs, où à sapience, disait-il, l’on ne peut trop honorer ; et tant que sapience sera honorée en ce royaume, il continuera à prosperité ; mais quand déboutée y sera, il décherra. » (christine De Pisah.)