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En apprenant ce meurtre sacrilège d’un évêque, au mépris de la foi jurée, Louis Vil s’écria : « Notre frère a-t-il donc oublié la parole du prophète : hascimini et nolitepeccare ? »

Quelques années plus tard, l’âme du bienheureux vint acquitter la dette du fugitif.

Le fils du roi Philippe, qui devait, en H 79, régner sous le nom d’Auguste, chassant dans la forêt de Compiègne, fit rencontre d’un paysan hideux, dont l’apparition lui causa une telle frayeur qu’il en tomba malade. Comme le roi se désespérait de voir l’unique héritier de son trône en péril de mort, le saint martyr de Cantorbéry lui apparut et lui dit : « Jésus NotreSeigneur m’a envoyé vers toi pour te dire que, si tu crois dévotement au martyr de ton serviteur, ton fils te sera rendu. » Cette apparition s’étanl renouvelée jusqu’à trois fois, le roi prit confiance en Dieu et partit pour l’Angleterre, bien que plusieurs cherchassent à l’en dissuader. Et, s’étant rendu à Cantorbéry, il déposa sur la tombe du martyr une coupe d’or, et fit don à l’église de cent muids de vin, à prélever chaque année sur ses vignobles de Poissy. Cependant, par l’effet des prières et des mérites du saint, son fils revint à la santé l.

De retour en France, Louis VU voulut aussitôt aller à Saint-Denis, pour rendre grâces à Dieu de ce miracle.

1 Ridulph de Diceto, dans les Historiens des Gaules.