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sa prière aurait été exaucée. Ses restes, recueillis par de pieuses femmes, sont déposés dans une des principales églises de Toulouse, placée sous son invocation.

La mémoire de saint Saturnin fut en grande dévotion pendant tout le moyen âge. Elle le fut encore à Fontainebleau plusieurs siècles plus tard, où, au rapport de Dan, un grand nombre de fidèles venaient réclamer l’intercession du bienheureux martyr.

Fondée par un roi et placée sous l’invocation d’un martyr, c’était encore par un martyr, et par un martyr illustre, que la chapelle de Fontainebleau devait être consacrée.

En H65, Thomas Becket, évêque de Cantorbéry, dont on connaît la vie orageuse et la miraculeuse conversion, vint chercher un refuge en France contre les persécutions de Henri H, roi d’Angleterre. Louis VII l’accueillit et lui donna pour asile l’abbaye de SainteColombe, près de Sens. C’est de là que, sur l’invitation de son protecteur, Thomas se rendit à Fontainebleau pour y consacrer la nouvelle chapelle.

Louis VII ne borna pas là ses bienfaits envers l’archevêque persécuté ; il voulut encore lui rendre les bonnes grâces de son souverain. C’est sur la foi de cette apparente réconciliation que Thomas Becket rentra, l’année suivante, en Angleterre, où, bientôt après, au mépris de la parole donnée, Henri II le fit massacrer sur les marches mêmes de l’autel de l’église de Cantorbéry.