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les faits subséquents, mais qui n’est appuyée d’aucun témoignage positif. Tout ce qu’on peut raisonnablement supposer, c’est que, attirés par la salubrité du climat et par la beauté des lieux, les rois chasseurs de la troisième race visitèrent souvent la forêt de Fontainebleau, ou, comme on l’appelait alors, de Bière, et décidèrent de s’y établir. Le voisinage de Melun, qui fut alors et pendant longtemps une des principales résidences des rois de France, le grand nombre d’établissements religieux fondés dans ce pays même par Robert le Pieux, enfin l’acquisition faite par Philippe I", petit-fils de Robert, de la ville de Morét, de laquelle dépendait le fief de Bière, sont autant de preuves qui autorisent cette supposition.

L’origine du nom même de Fontainebleau n’est pas moins incertaine : ici la fable le dispute à l’obscurité. Quelques auteurs, notamment du dix-septième siècle, plus soucieux des charmes de la poésie que de la rigoureuse étymologie, ont décomposé le nom ainsi : Fontaine-belle-eau, prétendant en trouver l’explication dans la beauté des eaux de la fontaine qui est voisine du palais. Mais, outre que les eaux ne sont pas là plus belles ni plus claires qu’en aucun autre lieu de France, cette version a le malheur d’être formellement contredite par les chartes du douzième siècle et des siècles suivants, où Fontainebleau est appelé Fons-bleaudi, eblaudi, blaudi, bliaudi, etc., c’est-à-dire Fontaine deBleaud, d’Éblaud, deBlaud ou deBliaud.