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méconnue sous Louis XIII. Sous Louis XIV, les poêles n’en disent plus un mot. Devenus presque tous courtisans, comme tels, ils préfèrent les allées correctes et les bassins de Versailles aux sites désolés des « déserts de saint Louis. » Aucommencementdudix-huitièmesiècle, les hommes semblent avoir oublié la nature extérieure, préoccupés qu’ils sont des intérêts sacrés de la société civile et politique et de la philosophie. L’étude de ces graves questions, qui semble d’abord devoir les éloigner de la poésie, va les y ramener pourtant sans qu’ils s’en doutent. Pendant que Chardin inaugurait le règne du réalisme dans la peinture, Diderot et surtout Rousseau accordaient au paysage une. large place dans leurs livres. Mais la forêt de Fontainebleau ne profite point de ce mouvement des esprits ; elle reste ignorée. Jean-Jacques la traverse sans la regarder, tout occupé qu’il est des fredons du Devin de Village et du double effet de sa barbe inculte, de sa toilette négligée et de sa musique sur les dames de la cour.

Un des fils littéraires de Rousseau, — et de tous le plus célèbre, — le chantre A’Atala et de René, devait, lui aussi, visiter la forêt de Fontainebleau, sans rien comprendre à ses admirables beautés. Il est vrai qu’à.l’époque où il l’a vue pour la première fois il n’était qu’un enfant, à peine un jeune homme, et qu’il traduisit ses impressions dans un a essai poétique, » resté à peu près complètement ignoré de nos jours. M. de Chateaubriand ne s’est jamais vanté depuis de