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En même temps qu’il était debout au baptistère royal, Henri IV marchait au bord de l’étang, sous les vieux tilleuls ; Sully l’y avait suivi, poursuivi plutôt, et le conjurait d’abandonner sa résolution d’épouser Gabrielle d Estrées. Il cédait, le bon roi Henri, le roi gascon ; il cédait, sans écouter les carpes qui se disaient entre elles : « Elle en mourra, elle en mourra !… » Et ensuite, tandis que dans le pavillon de l’étang on jugeait le maréchal de Biron, qui devait avoir la tête tranchée, à la lueur des torches, dans une cour de la Bastille, les carpes répétaient : « Elle en est morte, la pauvre Gabrielle, elle en est morte !… » — « Il est mort, reprenaient comme un écho les lointaines fanfares, m Et je voyais arriver à Fontainebleau, comme en un réfuge, une jeune femme toute en deuil ; elle paraissait mouillée encore de la tempête qui avait menacé le vaisseau qui l’amenait en France, et les pleurs de ses yeux se mêlaient à l’eau qui trempait ses vêtements noirs ; elle était accompagnée d’un tout jeune homme aux cheveux blonds. Ce jeune homme était le prince de Galles, cette femme en deuil, Henriette de France, et ce mort dont parlait l’écho avait été le roi Charles 1er.

Les chroniques devenaient rouges, je voulus les fuir en m’enfonçant sous les feuillées odorantes ; mais là, je rencontrai deux prêtres avec trois hommes d’armes. Deux de ces hommes portaient une longue boîte qu’ils tenaient chacun par une extrémité, et, comme si j’eusse fait des questions, on me répondit : « C’est le marquis