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siége contre un ennemi puissant. Tout est fermé, portes et fenêtres.

Que faire dans ce moment terrible ? Un brave eût engagé sans retard une lutte inégale. Monaldeschi s’abaisse jusqu’à demander grâce. Le bourreau s’émeut de cette humiliation, et, rendu plus humain par l’abjection de son rival, il va implorer la clémence de Christine. Elle ne répond à ses supplications que par des railleries.

— Qu’est-ce qu’un criminel qui a peur de la mort ! Quel poltron ! Allez, dit-elle en finissant, il faut qu’il meure, je le veux ; et, pour qu’il se confesse, blessez-le.

Sentinelli revient annoncer au misérable l’arrêt définitif de sa mort ; il le trouve aux pieds du père Mantuoni, le suppliant des deux mains et se traînant à ses pieds pour qu’il aille à son tour solliciter sa grâce. Mais ce spectacle trouve son âme inflexible ; la dureté de la femme outragée a passé dans le cœur de celui qui doit exécuter ses arrêts. Le bourreau a hâte de terminer ces scènes d’émotion ; il tire son épée et s’apprête à s’en servir. Au premier coup, le fer rencontre la cotte de maille ; cette résistance irrite Sentinelli ; il n’a plus devant lui une victime, mais un ennemi. Il le frappe sans pitié ; il le blesse à la tête, il le blesse au bras, et ne s’arrête dans son acharnement que pour obéir aux ordres de la reine, et laisser au coupable le temps de se confesser.

Monaldeschi, quand il a vu couler son sang, a compris