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Christine, dont la beauté n’avait rien d’imposant, avait l’art de se parer ; sous de splendides atours, elle forçait l’admiration, et attirait à elle les hommages. Mais en même temps, capricieuse et fantasque, elle avait peine à conserver ces grands airs qui lui seyaient si bien ; elle perdait alors, en un instant, tout le terrain qu’elle avait gagné dans l’esprit de ses admirateurs. Un négligé simple ne lui convenait point ; quoiqu’elle fût encore jeune, qu’elle eût à peine dépassé trente ans, il lui fallait, pour briller, l’éclat des fêtes et des costumes.

Point de cour sans intrigues. A Fontainebleau, deux influences rivales se disputaient à la fois le lambeau d’autorité et le cœur de la reine Christine. Il y avait lutte entre Monaldeschi, le grand écuyer, et le comte Sentinelli, capitaine des gardes. Sentinelli était le plus heureux ; il jouissait de la faveur royale que son adversaire cherchait secrètement à lui enlever.

Christine, lors de son apostasie, avait reçu une pension de douze mille écus de la cour de Rome ; comme on parlait déjà de la lui supprimer, ce qui eut lieu plus tard en effet, elle crut devoir envoyer en Italie, pour sauvegarder ses intérêts, l’homme en qui elle avait placé sa confiance, le comte de Sentinelli, et elle donna à son frère, le chevalier de Sentinelli, son titre et sa charge de capitaine des gardes. C’était une occasion pour Monaldeschi ; il ne voulut point la laisser échapper, et chercha à profiter de cette absence pour perdre