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plus éloquent ! Antoine-Paul, sous-lieutenant à dix-huit ans, lieutenant à vingt et un, capitaine à vingt-quatre, assista aux sièges de Sarragosse, Lérida, Mequinenza et de Badajoz, en Espagne. En 1815 et 1814, il passa, avec la grande armée, en Allemagne, et fut décoré de la croix de la Légion d’honneur pour sa belle conduite au siège de Magdebourg, où il avait été blessé d’un coup de feu à l’épaule droite. Cette journée avait été chaude ; le petit capitaine opéra, à la tête de sa compagnie de tirailleurs, une sortie qui faillit lui coûter la vie. Son épée le sauva ; une balle qui devait le percer de part en part vint frapper dans la garde de cette épée, qu’il tenait, dans le mouvement du commandement, à la hauteur du bas-ventre. Cette épée est toute une histoire. Elle lui avait été donnée par la fdled’un alcade de Séville, qu’il avait protégée contre la brutalité des soldats. Cette jeune fille, nommée dona Conception, la seule blonde que le petit capitaine ait rencontrée pendant son séjour de six années en Espagne, mourut en défendant son pays.

Le petit capitaine croyait à cette épée comme une Espagnole croit à la sainte Vierge. Elle fut brisée par une balle à Waterloo. Le soir même, le petit capitaine fut fait prisonnier à Planchenoix, hameau voisin du célèbre champ de bataille.

Le petit capitaine parvint à s’échapper des mains de l’ennemi. En rentrant en France, il trouva la persécution. Ayant refusé de servir la Restauration, il fut