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tout, que le tambour était pour lui l’idéal de la musique, et que tous ceux qui jouaient des baguettes étaient à ses yeux des artistes. C’était un drôle de corps que le général commandant, mais il fallait bien supporter, bon gré, mal gré, ses fantaisies quand il avait montré la salle de police et qu’il avait dit : « Voilà comme ché suis, moâ IV…. »

Le tour d’Antoine-Paul arriva ; il fit partie de la fournée du tombereau n° 15. Mauvais compte ! Cependant le fatal numéro ne lui porta pas malheur. Il allait faire partie du corps d’armée qui allait entrer en Espagne. Le petit capitaine m’a parlé bien souvent de cette expédition d’Espagne, qu’il avait sur le cœur, et qu’il regardait comme une faute politique immense. Mais ce n’est pas ici le lieu de faire de la politique ; et, d’ailleurs, nous sommes sortis de Fontainebleau, notre point de départ, dont nous ne voulons pas vous éloigner.

Nous pourrions vous raconter en détail les nom^ breuses campagnes de notre humble héros depuis la prise de la citadelle de Pampelune à coups de boules de neige jusqu’au siège de la Mequinenza, où il resta, avec sa compagnie de grenadiers, pris entre trois feux, et adossé au mur d’un couvent d’où les moines lançaient un grêle de pierres. Mais à quoi bon ? nous retomberions dans l’histoire-bataille que nous voulons sérieusement éviter. Qu’il vous suffise de savoir ce que devint \e petit capitaine, en quelques mots, avec le laconisme d’une feuille d’états de service » cela est bien