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cannelés du serpent ; les couleuvres et autres reptiles non dangereux ont les dents lisses.

Je fendis le bout de la branche qui me servait de canne, Guérigny mit la vipère dans l’espèce d’étau que cette ouverture formait, et nous revînmes à Fontainebleau. Là, il jeta le reptile dans une cage où se trouvait bonne compagnie.

Le lendemain j’allai voir Guérigny, qui sortit plusieurs vipères de la cage en question. — Elles sont destinées au Jardin des Plantes, à qui je fournis des reptiles depuis quelques années, me dit-il. Il en restait une dans la cage, qui sifflait et paraissait irritée ; le chasseur la prit néanmoins et la jeta sur les autres qu’elle mordit à plusieurs reprises. — Dites donc à votre farceur de Parisien de venir jouer avec celles-ci, fit Guérigny en souriant.

Maintenant veut-on savoir ce que rapporte ce métier dangereux à notre chasseur ? Environ deux francs par reptile. Autrefois il en prenait quinze, vingt dans la même journée ; maintenant il lui faut quitter les routes et les sentiers pour en trouver. Encore y a-t-il des jours où il fait chou blanc ; il doit quelquefois parcourir quatre ou cinq lieues pour en avoir deux ou trois, car, heureusement pour les promeneurs, elles sont excessivement rares et ont tout à fait abandonné les endroits fréquentés.

11 y a quelques années, M. de Montalivet, ayant en’tendu parler de Guérigny, le fit venir et lui dit : — J’ai