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Montagne-Pierreuse. La nature semble se détendre sous les premiers baisers du soleil de mars. C’est le réveil de tout ce qui habite la forêt, il est midi ; le soleil est chaud, nous avons chance de trouver quelques belles vipères. En chasse I

— Quittons la montagne pour les bas côtés ; prenez bien garde aux ronces et regardez devant vous. Au moindre bruit, appelez-moi. — Mais, mon cher Guérigny, je ne suis pas trop rassuré, je vous avoue ; nous aurions au moins dû mettre des guêtres. — C’est vrai, et avoir aussi de l’alcali, et une gourde contenant de l’eau pour mouiller nos souliers et nous empêcher de glisser. — Que diable, mon cher, vous qui parliez de prudence ! — Oh ! les vipères ne sont pas vives, il n’y a rien à craindre : et d’ailleurs marchez avec précaution, regardez en face de vous ; au moindre bruit, appelez-moi. — L’éloquence de Guérigny ne me rassurait qu’à moitié, et j’étais mal à l’aise quand il disparut, me laissant seul dans un sentier fort étroit, entouré de buissons de ronces. Il y avait quelques minutes que jetais ainsi, l’œil et l’oreille aux aguets, avançant timidement mon pied, quand un froufy-ou se fit entendre comme quelque chose glissant rapidement dans les feuilles sèches, et je vis, du côté indiqué par le bruit, les feuilles remuer ; un cri involontaire s’échappa de mon gosier. — Qu’y a-t-il ? dit le chasseur. — Venez, m’écriai-je, là, dans le buisson, ça a remué. — Alors, Guérigny, tournant le buisson dans le sens opposé au