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— Ou c’est un niais qui s’expose inutilement et par fanfaronnade, et ne sait pas travailler, ou les crochets des vipères étaient enlevés ; car vous toucherez dix fois à une vipère sans danger, la onzième, elle vous mordra, et une fois mordu, vous en avez pour la vie, non pas à souffrir continuellement, mais à éprouver, quand le temps change, des lassitudes et des douleurs semblables à celles causées par les rhumatismes. Ce n’est pas par expérience que je vous parle ; je n’ai jamais reçu une seule morsure, mais je tiens ces faits de personnes dignes de foi et qui avaient été mordues.— Guérigny nia aussi le mode de guérison annoncé par notre Parisien. Cependant cet homme pourrait avoir trouvé des plantes servant de contre-poison, puisque Brooker cite un nègre qui aurait découvert un remède infaillible contre la morsure du serpent à sonnettes. Il suffirait de piler des feuilles de plantain et de marrube, que l’on humecte un peu avec de l’eau lorsqu’elles sont sèches, et d’en faire boire le suc, une cuillerée ou deux au plus. Si le malade refuse ou si le gonflement de son cou l’empêche d’avaler, on le fait boire de force. Le nègre, en remercîment de sa découverte, aurait obtenu, du gouvernement de la Caroline du Sud, sa liberté et une rente viagère de cent livres sterling.

Maintenant, lecteurs, si vous voulez voir comment Guérigny prend les vipères vivantes, descendez avec nous la rue du Cimetière et grimpons ensemble la