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La vipère
Mène en terre.
La couleuvre,
On en rcleuve.

Ces vieux dictons populaires sont encore dans la mémoire des habitants de Fontainebleau, et expliquent la frayeur que les reptiles leur inspiraient il y a vingt ans, quand la forêt en était infestée. Le visiteur de nos bois ne quittait alors qu’en tremblant les grandes routes, et ce n’était que les jambes garnies de hautes guêtres de cuir que l’artiste intrépide partait, à travers ronces et taillis, à la recherche des sites gigantesques et sauvages dont la nature a doté Fontainebleau, sublimes beautés que, dans sa capricieuse fantaisie, elle avait cachées aux regards de l’homme.

Il n’était pas encore venu, l’intelligent cicérone qui. après avoir découvert des mondes nouveaux d’arbres, de grottes, de rochers, de fontaines, de vallons et de ravins, devait nous y conduire à petits pas, et par des sentiers étroits comme ceux qui mènent au bonheur.

Mais retournons à nos serpents, et voyons si les proverbes disent vrai. La vipère mène enterre : le fondateur du cabinet d’histoire naturelle de Pise prétend faire résulter de six mille expériences que le venin de la vipère ne saurait tuer ni les grands animaux ni l’homme. N’en déplaise au savant Fontana, les morsures de la vipère ont souvent amené la mort, ainsi que