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Celui dont viennent toutes choses
Sur nous étend sa large main :
Relevons donc nos fronts moroses,
Voici le vin et son frère le pain !

II

Des flancs de leur robuste mère
Tous deux à peine ils sont sortis,
Que dans le vent, sous le tonnerre,
Ils portent haut bourgeons, épis.
Jean Blé-Mûr a la tête blonde ;
Jean Raisin a le teint vermeil :
Ils s’en vont réjouir le monde,
Comme leur père le Soleil.

Celui dont viennent toutes choses
Sur nous étend sa large main :
Relevons donc nos fronts moroses, Voici le vin et son frère le pain !

III

Pour Jean Blé-Mùr, pauvre, on se damne ;
Riche, on donnerait ses trésors.
Jean Blé-Mùr est la sainte manne
Qui nous prend faibles, nous rend forts.
Mais Jean Baisin, c’est l’espérance !
Quand sa séve monte au cerveau,