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LE CHASSEUR DE VIPÈRES

I

PROMENADE KO ROCHER GUÉRIN.

Quoi de plus triste qu’une promenade en forêt vers la fin de janvier ! Les roches grises, tachées d’une mousse jaune et flétrie, les chênes nus, les bouleaux dont le blanc mat se fond dans une brume roussâtre, les vallons frissonnants sous la neige, les oiseaux sans voix, que de choses à vous serrer le cœur !

L’homme déçu ou que la douleur a brisé recherche ce spectacle, où chaque être souffre et pleure avec lui. Du ciel morne, des cimes dénudées, des vallons glacés, s’échappe une immense plainte que l’âme blessée sent sourdre en elle avec une mélancolique ivresse. Arbres, rochers, collines, vallons et ravins se font comprendre du promeneur : il n’est pas jusqu’aux pauvres feuilles sèches, broyées sous ses pieds, qu’il ne lui semble entendre