Mais l’amour lutin te guette
Soir et matin en cachette,
Il te guette
A chaque pas !…
Et l’heure viendra,
Tra la, la ra la,
Où l’amour rira !
Et tra la, la la !
Je descendis, les grandes filles s’enfuirent. Bientôt un bruit confus de battoirs m’apprit que les naïades et les dryades du Val Fleuri ne sont autres que les blanchisseuses d’Avon.
— Jeannette, demandai-je à la petite lille, qui t’a appris ta chanson’!
— Un monsieur de Paris qui l’a faite tout exprès pour moi. C’est un artiste, dit-il, qui vient dessiner les arbres et tout ; il m’a dessinée aussi, moi.
Le modèle en valait bien la peine. Toutes les fillettes de Fontainebleau ont des yeux magnifiques.
Cela tient au bon air, à la bonne eau, au bon lait, à une infinité de bonnes choses et à un bon caprice de madame la Nature, qui veut dans ses grands bois des étoiles le jour comme la nuit.
— Répète-moi tes trois couplets, Jeannette.
— Je veux bien, répondit-elle ; mais vous m’apprendrez le quatrième.
— Le cinquième, le sixième, le septième aussi, si tu veux.