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La pauvre mère, dès le chant du coq, avail volé vers le nid de mousse. Les hirondelles, cette fois, ne la chassèrent plus ; mais, hélas ! il était trop tard. Le [dus fort des petits passereaux gémit une dernière fois, puis expira sur le corps de son frère.

La femelle les secoua l’un après l’autre et geignit ; elle s’attacha surtout à celui qui avait vécu jusqu’au jour, le retourna, tenta de le réchauffer, essaya de lui ouvrir le hec, le secoua encore, et continua ce manège avec une sollicitude si évidente, que ses plaintes, ses doutes, ses espérances et son désespoir n’auraient pu ëtro mieux exprimés en aucune langue. Elle hochait la tète et becquetait la mousse au hasard, rejetant la pâture qu’elle rencontrait ; elle resta immobile un instant, puis voltigea sur les dépouilles inanimées de ses petits.

Le mâle, perché sur une branche voisine, ne cessa de la regarder tristement ; ils échangeaient quelques cris de deuil :

— Ils sont morts !… ils ont péri de froid et de faim !… semblait dire la mère désolée.

— Rien !… rien !… Je ne puis plus t’aider à rien ! répondait le père de la petite famille.

Lorsque enfin la femelle s’envola, il prit son vol en même temps, et les cris de douleur qu’ils poussèrent ensemble me laissèrent, — oh ! en rira qui voudra ! — sous une impression de vague tristesse.

Tous les jours, nous voyons passer avec indifférence un convoi funèbre, et tandis que le cortège chemine