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Assis à quelque distance, j’observais avec intérêt. Tout à coup la retraite des hirondelles se fit entendre. 0.losiié ! que n’étais-tu là pour arrêter le soleil !

Les hirondelles faisaient leur ronde, et sonnaient la rentrée au logis. Le mâle obéit le premier à la stricte consigne des habitants de l’air ; j’entendis son dernier cri, je le vis disparaître au delà d’un mur. La femelle, luttant entre deux instincts, le suivit d’abord, puis revint à ses petits, étendit sur eux ses ailes et becqueta la mousse ; mais une hirondelle sévère, — était-ce un adjudant major ou un maréchal de camp ? — l’effleura en criant en son langage :

« Voici la retraite ! n’entendez-vous pas le couvrefeu ? Allons, rebelle, obéissez !… Silence partout !… »

Un timide adieu, un soupir se fit entendre encore ; mais la triste mère n’osa plus s’attarder, et les petits eux-mêmes cessèrent de se plaindre. Ils tremblaient de froid sur le lit de mousse que je leur avais dressé. J’essayai de leur donner quelques miettes de pain ; ils n’étaient pas encore capables de se passer des soins maternels ; je les enveloppai donc du mieux que je pus, en me promettant de revenir au point du jour ; et c’est pourquoi, aux portes ouvrantes, je rentrais dans le parc.

Le Mail, ni les sauvages hauteurs que j’avais rapidement explorées, ne purent me retenir ; je courus au peuplier qui me servait de remarque, j’arrivai au lieu du désastre.