plient en jetant des clameurs aiguës. C’est ainsi qu’elles commandent le silence et le repos à tous les oiseaux de jour.
Le hibou, l’orfraie, la chauve-souris, seuls désormais ont le droit de fendre l’air.
Rien de plus rigoureux que la discipline de la gent ailée. L’amour maternel même n’en ose enfreindre les lois, comme j’en fus témoin dans le parc de Fontainebleau.
Je ne sais quel accident avait détruit un nid de moineaux, c’était la veille de ma promenade matinale sur les rochers Bouligny, par delà le mail d’Henri IV : En revenant du village d’Avon, j’avais été arrêté par une touchante scène de famille.
Deux jeunes passereaux étaient tombés sur le gazon : — le père et la mère voletaient autour d’eux avec inquiétude ; j’en ramassai un, je le réchauffai de mon haleine ; les cris plaintifs redoublèrent.
— Ne craignez rien, mes pauvres amis, je ne veux point vous faire de mal. Sterne décrirait mieux vos angoisses, mais ne les respecterait pas davantage.
Je fis un lit de mousse et de feuilles sèches, j’y posai les deux petits et m’éloignai, jusqu’à ce que ma présence n’effarouchât plus leurs parents. La mère revint aussitôt portant quelque pâture, le père volait à côté d’elle ; il imita bientôt son exemple. Tant que le soleil fut sur l’horizon, ils vinrent tour à tour caresser, réchauffer et secourir leurs petits.