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éteint ou caché leur soleil. Un morne chagrin s’empara de cet homme, sans affections en bas ni en haut, privé des joies de la famille et des joies de la patrie, qui ne savait plus où dépenser sa vitalité, son activité ; incertain qu’il eût seulement bien fait dans ce qu’il avait fait. Sa santé s’altéra, ses fonctions languirent ; le sommeil de ses nuits ne répara plus le tourment de ses jours. Il était perdu, il serait mort dans sa maison, sévère et glacée pour lui comme un tombeau : la forêt de Fontainebleau le sauva. Il faut entendre comment il le dit : « Cette pittoresque nature ne tarda pas à me captiver et à me consoler de mes croyances déçues, quoiqu’elle m’ait coûté bien des fatigues et bien des sacrifices. Mais on est si heureux au milieu de ces paisibles déserts, parmi ces arbres géants et ces rochers aussi vieux que le monde ! On y trouve la paix, le bonheur et la santé. Le cœur et l’âme y savourent mille jouissances délicieuses. On en revient toujours content et meilleur, car l’aspect grandiose et suave de ce jardin comme Dieu seul sait en créer, vous charme et vous inspire la bonté. »

Vous avez l’homme maintenant. Il est vivant dans ces quelques lignes.

Quand il vint voir, ainsi désolé, une forêt que je n’ai pas à décrire, assuré que ceux qui vont le faire