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devant le rêveur triste du bois, présentez-lui le mirage du paradis terrestre, pour qu’il emporte au logis sombre une provision d’espoir et de courage, et qu’il réponde à l’orphelin ébahi devant sa gaieté insolite : Enfant, c’est que je reviens de la forêt !

BENJAMIN GASTINEAU.


L’AMANT DE LA FORÊT

On a trop répété que nous vivons à une époque de doute. Ce mot lui-même n’est pas juste. Hélas ! douter, c’est croire encore ; douter, c’est effeuiller les croyances, comme fait l’ingénue des pétales d’une marguerite, afin d’y chercher le dernier mot du destin ; douter, c’est hésiter, c’est s’arrêter, c’est retourner à la foi, et par la foi à la nature immortelle, à Dieu créateur. Notre âge n’est pas l’âge du doute, bien s’en faut : c’est l’époque de l’affirmation, de l’affirmation mathématique ; la vérité n’est plus cette belle femme sans voiles qui grelotte au fond d’un puits, ni même cette lumineuse