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hommes. Il était guéri de sa blessure, il donna sa démission et courut où l’on se vengeait. Généreuse et inutile colère I Blessé de nouveau l’année d’ensuite près de Verdun, dans une affaire d’avant-garde, il eut encore une l’ois sa retraite avec les galons de sergent. La guerre était finie, et les Bourbons régnaient. Ce fut là toute notre.vengeance. On s’habituait à être vaincu.

Alors notre ami vint à Paris apprendre l’état de bijoutier en faux. Il avait vingt-cinq ans, et il fallait vivre. Le similor après la gloire. Son maître d’apprentissage était riche, et faisait instruire son fils chez lui. Denecourt eut sa part des leçons du jeune bijoutier en les échangeant contre le grand art de tuer son prochain par la raison démonstrative. Tout allait bien, quand on apprit que l’exilé de l’île d’Elbe venait de débarquer à Fréjus. A cette nouvelle, le soldat abolit l’ouvrier, et Denecourt partit, l’éclair au front, la flamme au cœur, entraînant dix de ses camarades d’atelier. Ils allaient au-devant de l’Empereur. Celui-là savait passionner ses hommes.

Ils marchèrent tout d’une traite de Paris à Montereau ; vingt lieues en moins de douze heures. Si bien qu’une de ses blessures s’étant rouverte à cause de la fatigue, le sergent ne put aller plus loin. Comme il s’en revenait piteusement par le coche