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Quand, de son aile brillante,
Un papillon fuit tout fier,
Ainsi qu’une fleur volante,
Qui va le cueillir dans l’air ?…
Oui, c’est Maclou l’innocent,
Maclou, le fou du village,
Oui, c’est Maclou le sauvage,
Qui pleure et rit en chantant !

« Un insensé qui déraisonne en prose et qui écrit des vers à peu près raisonnables, n’est-ce point là le spectacle mystérieux d’un phénomène fort étrange’)

« Eh, mon Dieu ! l’inspiration poétique n’est-elle pas un accès de lièvre, une ivresse, un véritable délire’.’ — Les songes ne viennent-ils point du ciel, à l’insu de l’homme qui s’endort et qui rêve’! Pourquoi la poésie ne viendrait-elle pas de la même façon aux malheureux qui ressemblent à Maclou Gérard, à ces infortunés dont l’esprit s’affaisse tout à coup, et dont la raison sommeille ? — Une école religieuse a voulu voir dans la folie un éblouissement causé par le mirage de quelque vision céleste : en pareil cas, nous a-t-on dit, c’est Dieu lui-même qui daigne visiter un homme, et qui l’aveugle en l’inondant des flots de son étincelante lumière… Eh bien ! Maclou Gérard, visité par Dieu peut-être, avait conservé, des splendeurs et des harmonies de la visite divine, un peu de sentiment, d’enthousiasme, d’extase et de poésie !