village, le poursuivaient sans cesse de leurs clameurs, de leurs injures et de leurs frondes. On lui disait de valser à la mode dela ville, et le pauvre malade se prenait à tournoyer en cadence, en avant l’air d’entraîner dans ses bras, <le presser sur son cœur, une belle valseuse absente pour tout le monde, présente pour lui seul ; on lui disait de chanter, et soudain il se prenait à fredonner une chanson qu’il avait composée dans un accès de folie qui était sans doute un doux souvenir, un doux reflet de ses anciennes rêveries de poète !…
« Voici cette chanson :
Qui, le malin, à la chasse,
De son nid s’il voit sortir
Un petit oiseau qui passe,
Dans Sa main le fait venir ?…
Oui, c’est Mac km l’innocent,
Maclou, le fou du village,
Oui, c’est Maclou le sauvage,
Qui pleure et rit en chantant !
Et le soir, dans nos familles,
Qui sait faire, à ses chansons,
Pleurer les petites filles,
Rire les petits garçons ?…
Oui, c’est Maclou l’innocent,
Maclou, le fou du village,
Oui, c’est Maclou le sauvage,
Qui pleure et rit en chantant !