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vous ne dépasserez jamais la lisière de la forAt.

« — Jamais.

« — S’il vous arrive, tôt ou tard, de rencontrer Marie mademoiselle de Laborde, vous me promette. de ne point lui parler, de ne point la regarder" !

« —.le serai aveugle, je serai muet.

« — Allez donc je vous pardonne.

« Le soir même, Maclou Gérard se dépouilla de ses beaux habits d’emprunt, qu’il devait à l’orgueilleuse générosité de M. de Laborde ; il se hâta de revêtir le grossier accoutrement de son village, et le lendemain le jeune poëte du château se réveilla paysan, dans la triste et obscure habitation de son pauvre père.

X

« Durant le premier mois de son séjour dans la ferme, Maclou Gérard s’efforça de suivre les modestes conseils de sa conscience : il se condamna, de gaieté de cœur, à toutes les privations, à tous les travaux, à toute la rudesse de la besogne villageoise. Il avait le talent de manier une plume : il se mit, sans hésiter, à manier une bêche. Il avait appris à labourer, jusquelà. le domaine de l’histoire et de la poésie : il se mit