Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

lui n’appartenait aux coutumes, à l’ignorance, à la grossièreté du village.

« A l’âge de dix ans, Maclou Gérard fut installé dans l’opulente demeure d’un homme très-charitable, dans le château de M. de Laborde, un des plus riches propriétaires du département. D’abord, le protecteur résolut de faire de son petit protégé une créature utile et fidèle, un de ces hommes de confiance qui s’attachent pour toujours aux intérêts et aux affections d’une famille, un de ces domestiques si rares, si préeieux, qui naissent, qui vivent et qui meurent dans l’intimité officieuse, dans la servitude paternelle du logis ; un peu plus tard, l’excellent M. de Laborde eut pitié de cet enfant qu’il aimait déjà d’une douce affection, d’une tendresse véritable, et il se promit, la main sur le cœur, de laisser tomber sur son avenir les bienfaits de l’éducation, de l’intelligence mondaine etde la fortune.

« Maclou Gérard devint l’enfant gâté de la maison, c’est-à-dire un grand personnage qui marchait avec orgueil, en commandant à tout le monde, bras dessus, bras dessous avec mademoiselle de Laborde, la jolie fille de son bienfaiteur.

« Mademoiselle Marie de Laborde avait justement le même âge que Maclou Gérard ; ils furent élevés ensemble dans le château, avec les mêmes soins, sous la surveillance des mêmes maîtres, et ils s’aimèrent tout de suite comme un frère et une sœur, en attendant le jour de leur majorité amoureuse.