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en pleurant, pour aller éclairer le monde ! Si le soleil l’avait écoutée, le monde n’aurait pas vu clair, ce jour-là.

Jeanne, qui était l’amoureuse bien-année du soleil, imagina, sans le vouloir, sans le savoir de célébrer son bonheur, ses espérances, son avenir et son amour ; elle procéda à la façon des simples amoureux d’ici-bas. des poètes sensibles de la terre, et, un jour qu’elle se croyait seule dans sa chambre, au coucher du soleil, elle se prit à chanter les paroles suivantes sur un air qui avait quelque chose de vraiment céleste :

Moi, la pauvre délaissée,
Que le momie a repoussée,
Oui, je suis la fiancée
Du soleil qui m’aime tant !
Chaque rayon de lumière,
Qui vient du ciel à la terre.
M’apporte avec du mystère
Un baiser de mon amant !
Chaque feuille, chaque rose.
Chaque Heur nouvelle, éclose
Sous les caresses du jour,
Jusqu’au papillon qui vole.
Tout est pour moi sa parole,
Son regard et sou amour !

Et je m’endors, encensée
Par Dieu même, et sa pensod