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à sa servante la couleur de son encre, en s’écriant ; « Voilà mon sang ! »

Il m’est arrivé d’ouvrir et de feuilleter ce livre, cette brochure ; j’y ai trouvé des observations qui trahissent un cœur blessé, un cœur qui saigne encore en se souvenant, à l’ombre et dans le silence. Assurément, c’est un amour bien malheureux, bien désolé, qui a écrit les phrases suivantes sur les marges d’un exemplaire du Misanthrope :

« Le plus grand homme de ce monde ne pèse pas autant qu’une dentelle dans la main d’une femme.

« Les robes nouvelles d’une coquette sont les échantillons de son indifférence.

« Il y a des femmes qui poussent la coquetterie jusqu’à ne point aimer l’amour qu’elles nous inspirent ; elles dédaignent leur propre ouvrage.

« C’est surtout avec les femmes que la pauvreté est un vice ; je suis devenu riche trop tard.

« Les femmes ont quelquefois des larmes qui ne sont seulement pas salées ; on ne sait point où elles prennent ces larmes factices.

« Aux yeux de bien des femmes, les absents sont des morts qui peuvent revenir ; quand ils reviennent, elles leur en veulent beaucoup d’être revenus.. « J’ai connu un homme courageux, résolu, plein de force et d’esprit, qui avait une faiblesse bien singulière, une faiblesse qui touche terriblement à la niaiserie, à la lâcheté. Quand il souffrait, quand il se sentait malade,