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fut heureux de lui prêter le concours de son talent.

Malheureusement les amateurs étaient rares. Lantara manquait souvent du strict nécessaire. Atteint depuis longtemps d’une maladie de langueur, il fut contraint d’entrer à la Charité, qu’il connaissait déjà, hélas ! Mais ce fut la dernière visite qu’il y rendit. Entré à midi le 22 décembre 1778, à six heures il était mort.

Sa mort passa inaperçue comme sa vie. A peine étaitil connu de quelques artistes. Diderot, son contemporain, ignorait jusqu’à son nom. On est presque tenté d’en vouloir à l’auteur des lettres sur leSalon, maison lui pardonne hienvite cet oubli involontaire, quand on songe que Lantara, retiré dans ses rêveries, n’essaya jamais d’attirer le bruit sur son nom, et n’exposa rien publiquement. De plus il avait peu produit. A peine est-il resté de lui une vingtaine de toiles authentiques, qui, complètement dédaignées, se vendaient encore, il y a peu d’années, à des prix fabuleux de modicité. Le Louvre ne possède de ce maître qu’un seul tableau ; il représente un soleil ceuchant plein d’harmonie et de lumière. Il excellait aussi à rendre les effets de lune. Il a encore laissé un assez grand nombre de dessins sur papier bleu, avec des rehauts de crayon blanc, qui sont dispersés de ci, de là. La postérité tardive commence à rendre à Lantara la justice qui lui est due. Dans ces dernières années l’opinion s’est émue, les connaisseurs se sont mis à rechercher ses ouvrages.