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vieux vaudevilles des couplets avec cette rubrique : Air de Lantara. Cela suffit, et désormais, pour longtemps encore peut-être, Lantara fut et ne sera qu’un ivrogne, quoique rien ne vienne confirmer l’assertion des quatre vaudevillistes. Alexandre Lenoir dit en propres termes : <( Il aimait mieux une bavaroise au chocolat ou au lait qu’une bouteille de vin. » Un autre de ses biographes va plus loin encore : « Ses goûts, dit-il, étaient simples comme ceux de l’enfance, c’était un la Fontaine dans son genre ; dès longtemps devenu faible, délicat et mélancolique, les petits gâteaux et quelques gouttes de café pouvaient seuls stimuler son appétit, et ce fut en quoi consista toujours sa principale nourriture. » Aprèscela, que Lantara ait aimé le vin, je n’y vois pas grand mal, bien au contraire ; il me semble même qu’un artiste comme lui, amoureux du beau et par suite du bon, deux termes identiques, devait être homme à savoir l’apprécier. D’ailleurs les rigoristes ont oublié que le cabaret était de mode dans son temps. Au dix-septième siècle les plus fins esprits le fréquentent et s’y donnent rendez-vous ; au dix-huitième la coutume est loin d’en être passée. Le vice imaginaire de Lantara a servi de prétexte à une foule de déclamations et de tirades plus ou moins morales. On a dit de lui, comme d’Hégésippe plus récemment, que l’ivrognerie l’avait réduit à la misère et eonduità l’hôpital. La médiocrité seule a trouvé son compte à propager celte calomnie. Lantara était une organisation primitive, simple et