Page:Luchet, etc. - Fontainebleau, 1855.djvu/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

bien à Montargis. Quoi qu’il en soit, sa véritable patrie est bien la forêt de Fontainebleau, et c’est à ce titre que sa place est marquée dans notre volume. C’est en effet au milieu de cette végétation puissante, au milieu de ces splendeurs, de ces enchantements, de ces beautés toujours neuves, que Lantara vécutsa jeunesse solitaire et contemplative. Son souvenir y est désormais éternellement lié. Dormir sur les mousses, , errer à travers les bruyères roses et grises ; écouter la source qui chante au lointain ; poursuivre, par les mêmes sentiers embaumés, l’idéal insaisissable et le coucou, oiseau moqueur qui vous appelle de tous les côtés à la fois ; admirer chaque soir, le cœur ému, les yeux humides, à l’heure ou la rosée commence à perler sur les herbes, les chaudes perspectives du soleil couchant ; se promener, par les belles nuits d’été, dans l’ombre mystérieuse des grands bois ; 4)oire par tout son être la large harmonie du silence et rêver au clair de la lune dans une atmosphère trempée de parfums : telle fut la première moitié de sa vie. C’est à cette existence buissonnière que Lantara puisa ce sentiment du vrai, quoique idéalisé, qui anime ses compositions : lointains vapoureux rayés de lumière, ciels rêveurs, couchants de soleil tout empourprés, granits ternes et grisâtres ; car Lantara a saisi la forêt dans tous ses aspects, sous toutes ses formes, rochers arides, terrains brûlés, frais paysages et majestueux horizons.

C’est par là encore qu’il se rapproche du grand