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DU PAYSAGE HISTORIQUE

La forêt de Fontainebleau a, de tout temps, inspiré les peintres du paysage historique. Quoiqu’il soit de mode aujourd’hui de décrier leur école, nous avouerons tout d’abord notre prédilection pour cette grave et noble forme de l’art. Nous préférons le lucus sacré où voyagent les faunes à la forêt où travaillent les bûcherons, la source grecque où se baignent les nymphes à la mare flamande où barbotent les canards, et le pâtre demi-nu qui pousse de sa houlette virgilienne ses béliers et ses chèvres dans les voies géorgiques du Poussin au paysan qui monte, en fumant sa pipe, dans le petit chemin de Ruysdael.

On a reproché au paysage historique de guinder pédantesquement la nature, de corriger avec le pédantisme d’un scoliaste son texte libre et sublimement confus ; on l’a accusé d’être quelque chose comme un jardin de racines grecques en peinture : ceci regarde le paysage académique, que personne n’abhore plus