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et voici maintenant "que le Bas-Bréau est menacé à son tour ! le Bas-Bréau, ce merveilleux rendez-vous des plus beaux arbres, ce pêle-mêle élégant, cette réunion des plus beaux enfants de la terre nourricière ! Oui, et regardez à l’écorce de ces beaux arbres, l’écorce est touchée du marteau mortuaire ! L’arbre est désigné à la prochaine cognée, et l’arbre, et les rameaux, et le feuillage où se repose en chantant l’oiseau du ciel, ne reverront pas le prochain printemps. Le printemps a perdu sa couronne, le mois de mai sa guirlande ; l’automne a perdu son abri ! Jeune homme que cette ombre sacrée abrite encore, entends-tu le gémissement de la branche agitée ? « Hélas ! dit-elle ; hélas ! disent toutes les feuilles de cette tête vénérable, morituri te salulant, nous te saluons et nous allons mourir ! »

Déjà une première fois, et dans les embarras d’une royauté naissante, le Bas-Bréau fut menacé ! Le roi venait de monter sur le trône que lui donnait la France, et il n’avait pas le temps de songer à ce bouquet de vieux arbres. Tout à coup il apprend (il l’a appris de la voix qui parle aujourd’hui) que le Bas-Bréau, cher aux artistes, allait être livré aux bûcherons. « 0 sire ! lui disions-nous, nous savons que vos heures sont précieuses, que vos veilles sont sans relâche, et cependant accordeznous une heure ! Écoutez les plaintes du royal Fontainebleau ! Prêtez l’oreille aux gémissements partis des entrailles mêmes de l’antique forêt de François 1er et de