Page:Luchaire - Inauguration de l’Institut Français de Florence.djvu/11

Cette page n’a pas encore été corrigée

donc à souhaiter que cette étude devienne plus active, qu'elle se complète et s'oriente de façon à pénétrer de plus en plus dans la réalité ; il importe enfin que, ainsi mieux comprise, elle se répande dans les masses pensantes, si on veut en venir, en dernière analyse, à ce résultat que réclame impérieusement la conscience moderne : abaisser toujours plus les barrières entre nations.

« Si c'est là l'idéal, les moyens de s'en rapprocher relèvent de l'ordre pratique et vous les connaissez ; chacun peut y trouver sa part. En ce qui nous concerne et dans la limite des moyens à notre disposition, voici ce que nous voulons faire à l'Institut français de Florence. On y a prévu quatre sections indépendantes, dont la première est celle des Lettres italiennes, ouverte à ceux de nos élèves qui se destinent à l'étude de l'Italie et à ceux de nos compatriotes qui voudront se joindre à eux ; elle accueillera au même titre les étudiants florentins dans ceux de ses cours qui n'existent pas à l'Institut des études supérieures de Florence et ainsi, mêlés avec les vôtres, en contact avec l'élite de cette fine race — nos jeunes Français pourront étudier sur le vif votre génie propre dans toutes ses manifestations. En échange, nous accueillerons chez nous, et de bien grand coeur, les jeunes Italiens qui se destinent à l'enseignement du français. Nous espérons même que des rapports officiels pourront s'établir entre les deux pays à ce sujet,

« La seconde section de l'Institut français sera représentée par une sorte de laboratoire pour l'étude de l'histoire de l'art moderne et tous nos efforts tendront à le faire complet, puisque nulle part il ne pourrait être mieux placé qu'ici.

« Nous voulons encore établir à Florence un enseignement des Lettres françaises, foyer de diffusion de la pensée française, de notre langue et de notre littérature, pour lequel nous nous proposons de faire appel à l'élite de nos savants, chaque fois que l'un d'eux traversera l'Italie : de précieux concours nous sont acquis dans ce sens et je m'assure du profit qu'en tirera la société florentine et vos étudiants. Déjà, dans le même ordre d'idées, des donateurs, parmi lesquels je suis heureux de signaler d'intelligents et généreux éditeurs parisiens[1], aussi dévoués qu'éclairés, ont jeté les bases sérieuses