Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
lettres

trente pour bien aſſaiſonner, & cultiuer ceſte Chreſtienté. Les autres qui reſtent ſe tranſportent à Bungo demeurans toutes les autres prouinces deſpourueuës par faute & manquement d'ouuriers. Plaiſe à la diuine bonté, nous deſpartir comme ie me confie quelle fera pluſieurs & ſuffiſans moyens pour entretenir & ſuſtenter en ces quartiers, pluſieurs de nos ſuppoſts, auecques leſquels non ſeulement nous entretenions ce que deſia eſt aduancé, ains encores iettions par tout le Iappon le grain, & la ſemence du ſainct Euangile. Ie pourrois eſcrire à voſtre Paternité pluſieurs autres choſes, voire meſmes quelques vnes, qui ſurpaſſent la nature, comme noſtre ſeigneur de iour à autre ſe daigne les monſtrer en ces pauures pays, leſquelles ie laiſſe à part tant par ce que vous les pourrez entendre des autres lettres, qui vous ſont enuoyees, tant auſſi, par ce que mes occupations bien vrgeantes, & ordinaires ne me permettent faire plus long recit. Pour concluſion ie ſuppliray treshumblement, & affectioneement voſtre Paternité, qu'il lui plaiſe pour l'amour de noſtre Seigneur, vouloir ſe ſouuenir de l'Iſle du Iappon, ſe perſuadant, que c'eſt vne des plus belles, & hautes entreprinſes, qui