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miſerables elle tenoit grand nombre. Et bien que ces deux choſes ſoient icy nouuelles & beaucoup difficiles à eſtre executees en ce pays du Iappon, voyant toutesfois qu’elle ne ſe pouuoit confeſſer, ſi au prealable ces deux empeſchemens n’eſtoient oſtez, elle ſe reſolut de le faire, & par ainſi vint à ſe confeſſer, & en peu de temps demeura ſi bien instruicte, & tant affectionnee és choſes appartenantes à noſtre ſaincte foy, quelle ſollicita ſon mary à ne conſentir, qu’il fuſt permis aux Gentils de faire plus longue demeure aux pays de ſon obeyſſance, & de faire entendre aux Bonzes, qu’ils euſſent à ſe faire Chreſtiens, ou à quiter tous leurs reuenus, leſquels eſtoient fort grans, par ainſi qui il viendroit a retrencher tout ce qui pourroit retarder le progrez de la foy, & ſoudain enuoya prendre tous leurs idoles, & liures & fit tout porter à l’Egliſe. Quelques Bonzes ſ’en allerent ne ſe ſoucians de laiſſer leurs monaſteres, & reuenus, mais pluſieurs autres ſe firent Chreſtiens donnans librement leurs idoles & liures, & ſont maintenant aſſidus à ouyr les predications de noſtre frere Iean Iapponois, & viennent deux fois le iour à ceſte Egliſe, qui eſt la plus grande mortification, qui leur ſceuſt aduenir. Car ce ſont gens