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dv Iappon.

prins auec grande facilité, & y a ia trois mois, qu’à mon retour de Bungo elle me pria fort inſtamment de la vouloir ouir en confeſſion, toutesfois parce qu’il eſtoit neceſſaire, que premierement elle euſt cognoiſſance des choses appartenantes à ce Sacrement, ie ne le voulus faire, ains luy enuoyay vn de nos freres de nation Iapponois, afin qu’il la preſchaſt deux ou trois iours ſur le ſuiet de la confeſſion, & ſatiſfaction. Ce qu’eſtant faict luy fuſt ſignifié, que pour ſe confeſſer & receuoir la grace, & ſe pouuoir ſauuer, eſtoit neceſſaire qu’elle fiſt deux choſes, l’vne eſtoit qu’elle fiſt reſtitution de toutes les vſures, que cependant qu’elle eſtoit Gentille elle auoit receuës de ſes vaſſaux, eſtant choſe ordinaire à ces ſeigneurs Iapponois, donner à leurs ſuiets cent pour en receuoir cent ſoixante au temps de la cueillete, & tant ſ’en fault, qu’ils tiennent cecy à peché, que meſmes ils le font, & pratiquent, comme vne tresbonne œuure. L’autre chose eſtoit de rendre à leurs maris toutes les femmes qu’elle tenoit eſclaues, eſtant la couſtume du Iappon, que ſi quelque femme a quelque caſtille & different auec son mary, & s’enfuyant de la maiſon d’iceluy a recours vers le palais du roy, ou ſeigneur, ſoudain ſans autre forme de droit elle demeure eſclaue, & de ces poures, &