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dv Iappon.

poures aueuglez, fuſt ſinguliere, mais il pleuſt à noſtre Seigneur de la nous diminuer aucunement auec le meſlange de la douleur, que nous a cauſé la mort du bon Roy de Arima dom André, lequel pour celebrer la feſte de ſainct André ſon aduocat vinſt à noſtre Egliſe, & auec ſes fils, & les principaux ſeigneurs de ſon Royaume, tant Chreſtiens que Gentils deſpendit deux iours entiers en diuers exercices & eſbaſtements, au bout deſquels il commença a ſe trouuer mal, à l’occaſſon d’vne apoſtume qui luy ſortiſt entre les coſtes, laquelle en moins de vingt iours l’enuoya, comme nous eſperons a vne meilleure vie. Et parce que tant son fils aiſné, que les autres ſeigneurs, qui eſtoient Gentils ne nous-voulurent oncques permettre de luy aſſiſter à l’heure de ſa mort pour le ſecourir en vne extremité ſi grande, ie ne puis vous en particularizer dauantage. Vne chose ſçayie bien, qu’il eſt mort Chreſtien, & auec la croix, qu’il portoit ſur ſoy continuellement. Et combien que les Bonzes, qui y furent appellez s’eſſayaſſent de le faire tourner arriere, neantmoins il ne voulut entendre leurs diabolicques perſuaſions, aydé ſans, point de doute de la faueur particuliere du