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dv Iappon.

nauires, me remettant au reſte aux lettres particulieres, que nos peres vous eſcriuent des lieux où ils font residence : & bien que le nombre des conuertis n’ayt eſté ſi grand que ces annees paſſees : toutesfois la condition, & qualibre des perſonnes, qui ſont entrées au pourpris de l’Egliſe, ſurmonte de beaucoup, par ce que outre le fils du Roy de Bungo, duquel nous vous auons eſcrit autre fois, a eſté baptiſé le gendre du meſme Roy, fils adoptif d’vn des principaux ſeigneurs, qui eſt frere de la Royne, & a en main le gouuernement de trois royaumes. A l’occaſion de la reduction de ce ieune prince ſ’eſmeut vne reuolte, qui ne fut pas petite, & luy & tous ceux, qui eſtions à Bungo, encourumes vn danger extreme de perdre la vie pour la querelle de lesus Chriſt. Ce qui feuſt aduenu ſans point de faute, ſi la prouidence diuine n’euſt fleſchy le cœur du Roy à compaſſion pour y interpoſer ſon authorité, qui a fait de forte, que le ieune prince eſt demeuré Chreſtien, encores que ſon pere, & la Royne ſa tante ayt mis ſans deſſus deſſoubs tout le royaume penſans le deſtourner : I’aſſeure voſtre paternité, que le Roy ſ’employa en ce negoce en noſtre faueur auec ſi grande affection, que voſtre Paternité n’en euſt ſçeu