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dv Iappon.

& par l’oncle au nepueu encores Iennaſtre & Gentil qu’ils eſtoient baſtans d’extorquer de luy commandement expres à ce que tous les Chreſtiens fuſſent taillez en pieces ſi la bonté de Dieu n’euſt eſté noſtre ſupport & ayde opportune laquelle au milieu des loups a eu ſi grand ſoing de ſes pauures ouailles que rien de tout cecy n’a eſté ſuffiſant pour aigrir le cœur & volunté du Roy & du Prince a l’encontre de nous : bien que le Prince deſirant complaire en quelque petite choſe à ſa mere enuoya dire au Pere qu’il eſtoit treſ-affectionné à Cicatora pour les rares & inſignes qualitez dont il eſtoit doué & que par tant il fuſt en aſſeurance & qu’il ne ſe doubtaſt de ſes aduerſaires, puiſque meſme deſia les noſtres auoient peu cognoiſtre combien grandement il eſtoit affectionné vers la loy de Dieu & quel deſir il auoit quelle ſe dilataſt par tous ſes royaumes, dequoy il auoit donné bien clair & manifeſte argument lors qu’il permit que ſes petis enfans receuſſent le Bapteſme. Ce neantmoins qu’il ne pouuoit prendre en bonne part ce qu’on faiſoit courir, Sçauoir, que les Chreſtiens (leſquels auoient eſté ſi bien & humainement receuz audict royaume du Iappon) ayans