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dv Iappon.

adiouſta diſant, ſi ie prens les torts & iniures faictcs à ces bons peres és royaumes forains & eſtrangers comme faictes à moy meſmes, à combien plus forte raiſon me reſſentiray-ie de ce qu’on leur fera és pays de mon obeyſſance ? De tout cecy eſtoient bien certiorez la Royne & Cicacata, & neantmoins ne ceſſoicnt aucunement de fleſchir & alterer le courage du Roy & du Prince, & si furent tant importuns, que le Roy pour ne monſtrer de faire peu de cas d’iceux fut contrainct & neceſſité d’enuoyer dire à Simon que ſ’il eſtoit poſſible il diſſimulaſt la foy & religion qu’il auoit profeſſée pour quelque peu de iours à fin que son pere appaiſaſt ſa cholere, & que au demourant il luy donneroit ſa fille, laquelle peu de temps apres à ſa propre requeſte & ſolicitation ſe feroit Chreſtienne aussi bien que luy. A cecy reſpondit Simon que toutes autres choſes ſe pourroient couurir & diſſimuler hormis & excepté la foy, le priant bien humblement que puis qu’il eſtoit Chreſtien ſa maieſté ne voulſiſt permettre que pour vne ſi ſaincte & ſi iuſte querelle il fuſt ſi laſchement & indignement traité & ſi par autre voye il eſcriuit au pere Cabral, luy donnant aduertiſſement qu’il n’euſt à condeſcendre en aucune façon ou au Roy ou à ſon