Page:Luís Fróis et al. - Lettres du Iappon - 1580.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lettres

Le Roy reſpondit à ces articles. Et quant au premier qu’il n’eſtoit ia beſoing de luy faire plus grand narré, & recit de tout ce que deſſus, d’autant qu’il en eſtoit deuëment informé, ayans les peres faict reſidence en ſes prouinces, & royaumes l’eſpace de vingt ſept ans, & ce auec ſon grand contentement, & edification.

Au ſecond qu’il auoit bien congneu par experience que les peres eſtoient tout preſts, & diſposez à tolerer, & ſouffrir toute ſorte de perſecution pour la defence de la loy de Dieu. Au demourant qu’il eſtimoit, qu’il y alloit de ſon honneur de defendre l’Egliſe qu’il auoit vne fois priſe ſoubs ſa protection, & ſauvegarde, de ſorte que quoy que Cicacata luy appartint & ne luy fuſt beaucoup inferieur en extraction, & nobleſſe de race, ſi eſt-ce qu’il ſe declareroit ſon ouuert ennemy, aduenant qu’il braſſaſt, derechef la ruine de l’Egliſe, meſmes que ſi ſon propre fils (lequel pour le preſent à le gouuernement du Royaume) entreprenoit le meſme, ne luy feroit aucune grace, ni pardon : ains ſe pourroit aſſeurer de perdre la teſte. Au troiſieſme, que venant par mer de la Chine au Iappon il eut en ſa compaignie plus de trois ans entiers vn certain