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lettres

bon, qu’il depeſchaſt autres lettres, par leſquelles il confeſſaſt ouuertement qu’il eſtoit Chreſtien, comme deuant, & ſe dediſt de tout ce qu’il auoit peu donner à entendre par ſes precedantes, il le feroit ſans plus attendre, encores qu’il ſceust pour certain, qu’on luy deuſt incontinent trancher la teſte, ou ſi le pere le trouuoit bon il ſ’en viendroit à l’Egliſe pour mourir enſemble auecques nous. En fin il demandoit au pere quelques reliques pour ſ’en armer, & en fortifier ſon ame. Le pere Cabral reſpondit amplement à tout, & luy fit entendre en ſomme qu’il eſtoit obligé de confeſſer clerement par œuure la foy qu’il auoit receuë, toutes & quantes fois que beſoing en ſeroit, sans auoir eſgard à la vie des peres, ny à choſe quelconque du monde, ioinct que pour vn pere ou deux qui mourroient pour ceſte querelle, il en viendroit de l’Inde en leur lieu vingt & trente. Ayant Simon receu ceste reſponce d’vn cceur genereux, & ſans crainte, il eſcriuit vne autre lettre à ſon pere, luy deſcouurant ouuertement qu’il eſtoit Chreſtien, comme deſia auparauant il luy auoit declairé, & qu’il perſeuereroit en ceſte foy iuſquces à la mort. Au reſte qu’il fiſt de luy ce qu’il voudroit, ou qu’il le fiſt mourir, ou bien qu’il le renuoyaſt à Meaco,