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dv Iappon.

uet, qu’il ne contrediroit au vouloir de ſon pere, ains qu’il luy obeyroit en toutes choſes. Les aduerſaires ſoudain interpretans ſa lettre, dirent que ſon intention eſtoit de retourner arriere, & abandonner la foy. Au logis de Cicacata, & de la Royne l’on en faiſoit les feux de ioye, & ſi les Gentils ſaultoient d’allegreſſe, cuydans que ce ſeul acte ſeroit ſuffiſant pour renuerser la loy de Dieu. Cependant celuy qui auoit ainſi deceu Simon, ſoudain print la fuite, & ſe retira bien loing en vne autre contree, de peur d’eſtre d’eſcouuert.

S’eſtant Simon apperceu de la malice, & trahiſon, il fut infiniment affligé pour ce qu’il auoit fait, & ſignifia au pere Cabral les motifs, & raiſons, qui l’auoient induict d’eſcrire le petit breuet, & en reſſentant treſgrand remord de conſcience, demandoit de tout ſon cœur pardon de ceſte faute à Dieu, & à ſa Reuerence, le ſuppliant de luy vouloir eſcrire les expedians, qu’il pourroit tenir, pour y donner remede. Car encore que tout le Iappon ſe deuſt conuertir en tenebres, ſon cœur toutes-fois, moyennant la grace de Dieu, ne perdroit la lumiere, qui luy auoit eſté departie. Et ſi ſa Reuerence trouuoit