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dv Iappon.

comme desſa on luy auoit fait ſçauoir, les plus grands Empereurs & Monarques du monde auoient esté Chreſtiens : par conſequent, que la la loy de Dieu eſtoit noble, haute, & pleine d’excellence, ſurpaſſant en grandeur & maieſté toutes les loix du monde. Que ſi ſon excellence vouloit faire preuue, ſi elle eſtoit vraye, & donnee de Dieu, qu’il ſ’estudiaſt de vuyder, & nettoyer ſon cœur de tout paſſion, & qu’il ſe reſoluſt d’employer quelque temps pour l’eſcouter auecques repos & tranquillité d’eſprit, & que ſans doute il ſe feroit capable de la vérité. Et que luy eſtant ſi grand ſeigneur, & luy faiſant le Roy ceſt honneur que de luy donner charge & gouuernement de la plus grand’partie de ſes eſtats, il luy eſtoit mal ſeant de contredire à la raiſon, & ne se laiſſer regir & gouuerner par icelle, meſmes que de ſon conſeil & aduis pendoit la paix, & conſeruation de tant de royaumes. En fin quand il ſe voudroit de tant oublier de toute equité, & de son deuoir que de vouloir ruiner l’Egliſe, & nous meurtrir nous autres pauures eſtrangers, qui ne ſommes icy pour autre fin que pour monſtrer aux Iapponois le droit chemin de leur ſalut, qu’il ſ’aſſeuraſt qu’il nous trouueroit touts preſts, non pas auec les armes au poing, n’y les portes fermees, mais bien armez de prieres, & de